PAROLES EN TERRITOIRES
LEGENDES CONTEMPORAINES
Sur la communauté de Commune de la Plaine de l'Ain
Créer une mythologie contemporaine avec les habitants, sous forme de 3 créations et spectacles participitatifs.
3 groupes d’habitants, de 3 territoires différents et
caractéristiques de la pluralité de la CCPA, créent une œuvre contée
collective, basée sur leurs vécus du territoire, et en donnant représentations sur trois
secteurs différents. Ils s’échangent ces œuvres, les présentent à un large
public, lors de trois évènements conviviaux et festifs
Action
1)
Mentalité « économico-industrielle contemporaine » :
secteur Saint Vulbas et ses alentours
2) Mentalité
« montagnarde » : sud-est de la CCPA secteur de Lompnas
3) Mentalité
« agricole » : secteur Ouest de la CCPA
- adultes, adolescents et
grands enfants (à partir de 10 ans), appartement à leur territoire. Sont inclus
dans ce groupe, non seulement les participants à l’aspect spectacle vivant,
mais aussi des compétences manuelles et techniques.
- Chaque groupe travaille 1
dimanche (journée entière) par mois de Septembre 2025 à Mai 2026. Donc 3
dimanche par mois, Sylvie est sur les secteurs
- Le but est que chaque
groupe compose un spectacle conté incluant d’autres disciplines selon les
compétences sur place. Spectacle d’une durée de 40mn maxi.
- Autour duquel des
événements festifs est conviviaux se constituent
Contenu
1) Mentalité « économico-industrielle
contemporaine » : St Vulbas et alentours
- Nous explorerons la piste du
« Dragon Lumière ». La nature symbolique du Dragon (de type
occidental médiéval, plutôt germanique et scandinave – Pas le dragon
asiatique), à la fois gardien,
possiblement dévastateur, porteur de lumière, puissant, à la fois craint et absolument
nécessaire et tant que dépositaire de la lumière et parfois de trésor.
C’est la centrale nucléaire, ce
dragon. Et par extension, la récente PIPA (Zone économique de la Plaine de
l’Ain).
- La figure du Dragon permet
aussi de porter la création bien au dessus des conflits et enjeux de la
Centrale et cependant de faire de cette présence industrielle le symbole des
antagonismes créés par notre modernité.
- Le répertoire créé sera plutôt
de type épique, avec souvent une légèreté rieuse, des registres comiques
et parfois – mais pas trop, car les gens n’aiment pas ça - tragique. Une
dimension musicale de type percussif soutiendra le récit.
Il s’encrera sur le vécu du
territoire par les habitants et leur sensibilité. On essaiera d’éviter l’écueil
du passéisme qui souvent anime certains habitants-volontaires, car ils sont
dans une espèce de nostalgie du « C’était mieux avant ». Mais cette
dimension y figurera quand même car…
- Les liens seront manifestés,
entre la Centrale, la PIPA (Pôle industriel de la Plaine de l’Ain), et la
persistance agricole du territoire, d’autant que certains habitants sont d’ores
et déjà en train de vouloir le créer ce lien, en essayant de monter un
« musée » de machines agricoles (en tout cas, ce n’est pas encore
dans les tuyaux « officiels », mais ça devrait se faire)
- Nous serons dans l’univers des
machines, avec tout ce qu’elles ont de poétique, de métaphorique (car leur
conception ne peut faire autrement de s’inspirer de la nature, comme tous les
artefacts. Les engins de chantier ressemblent à des insectes par exemple). Une
dimension épique inspirée du style des sagas germaniques.
Centrale
nucléaire du
Bugey
Pipa
2) Mentalité
« montagnarde » : sud-est de la CCPA : secteur de Lompnas
- Le Bugey a une identité très
particulière, hors ses caractéristiques de milieu naturel et de vie
agro-pastorale en montagne, celles-ci étant communes à toutes les mentalités de
la montagne. Le Bugey n’a pas d’identité culturelle fortement distinctive
(en tout cas dans les traces du Folklore). Le Bugey a longtemps oscillé
historiquement sous les dominations du Dauphiné et de la Savoie : les
chansons, musiques, légendes, les arts picturaux et architecturaux sont très
influencés par la Savoie, le Dauphiné et aussi la Bresse.
L’identité culturelle de ce
territoire est surtout marquée par sa toponymie, sa géologie, ses usages
spécifique liés à la vie agro-pastorale (urbanistiques et architectures
paysannes comprises), une forte empreinte des édifices religieux (certains très
beaux et touchants), un tourisme qui essaie de se développer, la vie de
villages, les enclavements et les circulations, le rapports aux centres urbains
des vallées.
Le Bugey est essentiellement
calcaire, et l’eau (qui commence à se raréfier comme partout, et c’est vraiment
inouï dans ce secteur) circule lentement par ruissellement dans les grottes,
vers le bas. Cette circulation de l’eau
en est une des caractéristiques majeures.
- Nous travaillerons sur l’eau
associant sa mythologie avec les problématiques contemporaines de gestion de
l’eau. Le répertoire s’inspirera d’un légendaire local existant (grottes,
forêts, sources, ruisseaux et rivières, pâturages, animaux, vie agro-pastorale)
mais sera très marqué sur la circulation de l’eau et son usage.
- La figure mythologique de
l’Ondin-Ondine sera notre guide car très présente sur ce territoire. Le
substrat légendaire local nous servira de point d’appui. Le style de répertoire
créé sera plutôt de type conte merveilleux. Avec une dimension
dramaturgique de type récit choral, et une caractéristique parlé-chanté. Un
univers de type comédie shakespearienne en récit. Le récit restera cependant
radicalement contemporain.
Bugey
- Lompnas
Briord
3) Mentalité
« agricole » : Ouest de la CCPA
- Entre agriculture intensive et
agriculture paysanne, cette zone reste
profondément liée à l’agriculture de plaine, avec sa porosité avec la Dombes
qui est une région d’étangs et qui développe la pisciculture : carpes,
brochets, grenouilles... et la pèche.
Nous sommes entre plaine agricoles et étangs piscicoles.
- Avec le réseau que nous avons sur la
région de Pérouges, Bourg saint Christophe, St Eloi, on se situe au milieu de
la zone. Il y a aussi la Ferme de Pérouges et les Jardins de Pérouges (Tous
deux amis intimes de l’Atelier du Réverbère) qui peuvent être un formidable
relai.
- Nous travaillerons sur les
divinités antiques (Romaines et Celtes), et notamment la figure du dieu Mars
(Sans pour autant le nommer, c’est sa fonction qui est intéressante). Ce
personnage symbolique est à la fois une divinité de la guerre, mais puise son
origine étrusque en tant que dieu de l’agriculture. Il est dieu de la
fertilité, de l’agriculture et de la végétation, et fut honoré comme te
(Notamment au temple d’Isernore vers Oyonnax, sur lequel j’ai travaillé des commandes
de fictions contées mythologiques)
La présence gallo-romaine est
attestée dans le territoire, notamment à
Meximieux, par la découverte récente d’un complexe de fours à tuiles (Fouilles
en partenariat avec la CCPA)
Nous mettrons l’accent sur la
fonction agricole de la divinité, mais aussi un peu sur les antagonismes
agriculture intensive et agriculture paysanne, débouchant sur les questions
écologiques. Nous serons attentifs au maillage économique agricole et
piscicole. Jamais nous ne prenons parti dans nos créations. Elles sont des
questions alimentées par le substrat mythique qui permet de dépasser les
gué-guerres. La gaie Guerre, sera plutôt mise en avant !
- Le répertoire créé sera plutôt
de type Fantaisie Mythologique contemporaine. Une dimension plutôt
burlesque et absurde, menteuse et malicieuse, qui met en avant les fruits de la
terre. Une corne d’abondance contée. Nous mettrons en avant les jeux de mots,
virelangues, pirouettes verbales, l’éloquence (pratique antique par
excellence), le rapport à l’assemblée (de type « sénat » romain), et
à l’absurdie juridique. On est proche de l’univers d’Aristophane en version
récits, tout en restant contemporain.
Enjeux
Les habitants créant et
interprétant ces œuvres contées collectives aboutissent à ce que chacun
s’approprie mieux l’identité du bassin où il vit et/ou travaille. Cette œuvre
de type légendaire fait lien entre créateurs-habitants, habitants spectateurs
et le milieu qui se révèle à eux. Les restitutions étant nomades, il y a des
échanges entre les 3 territoires.
Travailler sur la capacité
humaine universelle à créer des légendes. Chaque histoire contée par un quidam,
même en récit de vie, est une légende personnelle. Sur un territoire, c’est une
légende collective. Car de tous temps les humains ont « sublimé » le
réel pour mieux l’appréhender, le vivre, le comprendre. Symboliser, en
s’ancrant forcément au plus intime de l’humain et donc au plus universel de
celui-ci, pour dire et décrire, pour créer un socle commun de signes propres à
la communauté, pour partager, vivre ensemble. Le système légendaire est un lien
très efficace. Œuvrer ensemble à la
fabrication de quelque chose, et à fortiori d’une œuvre d’art, cimente
les relations, fait sens.
Ces légendes qui seront créées
de toutes pièces, devront toutes être ancrées dans des problématiques
contemporaines. Chaque époque construit ses légendes, puisant dans le substrat
mythologique commun, pour renouveler la manière de se raconter, en fonction de
la mentalité du moment. Chaque fois, depuis aussi longtemps qu’on s’en
souvienne, le mythe est « actualisé ». Ce qui n’est pas synonyme de
« modernisé » : il y a trop souvent confusion entre ces deux
démarches. Actualiser permets de revivifier, nourrir le propos, le re-dévoiler,
de le poser comme éclairage d’une problématique
Meximieux
La
Dombes
Pérouges
Créations dirigées par Sylvie Delom et Anne-Marie Forêt
dans le cadre de Ar(t)osons la Plaine, Projet d'éducation artistique et culturelle
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